Charlie reprenait petit à petit goût à la vie, elle se reconstruisait, elle, ses petites habitudes, ses amis, sa famille. Tout était nouveau pour elle, et de temps à autre, ça l’attristait de se dire qu’elle n’avait plus rien ou presque en commun avec ses personnes desquelles elle avait du être si proche. Mais d’un autre côté, certaines choses pouvaient évoluer positivement, comme sa relation avec Lisa. Durant leur adolescence, les deux jeunes filles avaient toujours été comme chien et chat. Les derniers souvenirs qui remontent à l’âge de vingt ans, ne sont que négatifs en ce qui concerne sa sœur cadette. Dispute sur dispute, impossible de tenir une conversation, et surtout la trahison ultime. Le moment où sa sœur s’est mise en couple avec Sloan. Le beau garçon qu’elle convoitait. Et aujourd’hui, Charlie était marié à ce même homme, et sa relation avec Lisa était au beau fixe. Que demander de plus ? Une explication peut-être. Cette situation lui semblait tellement étrange, qu’elle n’y croyait presque pas. Bien que Lisa lui soutienne que tout était bien, qu’elle serait toujours présente pour elle, un sentiment de mal-être persistait. Pourtant, Charlie avait envie d’y croire, alors elle se rattachait à sa sœur comme elle le pouvait. D’ailleurs, la jeune femme devait arriver d’une minute à l’autre pour boire le café. Sloan ne devait pas rentrer avant quelques heures, ce qui leur laissait le temps de pouvoir être tranquilles un petit moment. Apparemment, la relation entre son mari et sa sœur était tendue, alors elle évitait de les faire se croiser. Dans le canapé devant un des films bidons qui passaient en début d’après-midi, Charlie était dans ses pensées, comme souvent en ce moment. Puis la sonnette la tira de ses rêveries. D’un pas lent, la jeune femme se dirigea vers la porte d’entrée pour l’ouvrir et afficher un sourire quelque peu forcée. Elle était las de devoir feindre que tout allait bien alors que ce n’était pas le cas. « Bonjour Lisa, entre je t’en prie. Je t’attendais.. » Charlie dégagea l’entrée de la charmante maison dans laquelle elle habitait pour laisser entrer la tornade brune qui lui servait de sœur et referma la porte, traînant la patte. « Je te montre pas le chemin, tu le connais. »